Les approches thérapeutiques
1°) Chirurgicales:
En matière d’endométriose pelvienne,
l’exérèse (c’est-à-dire
l’enlèvement) chirurgicale des lésions est le
traitement de choix afin d’éradiquer les symptômes
qu’elles génèrent. Les modalités de
l’intervention dépendent des lésions: de leurs
extension et localisation.
La plus part du temps, cette intervention se fait sous coelioscopie
mais la difficulté de l’endométriose qui
présente des aspects cliniques variés peut mener à
faire une autre technique: la laparotomie et surtout lorsque
l’endométriose s’étend aux organes de
voisinage.
La coelioscopie (voir schéma)
La coelioscopie est une intervention habituellement faite sous
anesthésie générale, mais elle peut être
faite sous anesthésie locale.
Un petit tube que l’on appelle laparoscope est introduit au
niveau de l’ombilic. Par ce tube, le gynécologue peut
regarder et explorer les organes du petit bassin. Parfois, les
chirurgiens peuvent directement intervenir sous coelioscopie
(appelée aussi laparoscopie) pour traiter les lésions
selon leurs implantations et localisations.
La coelioscopie est également un outil très
utilisé pour diagnostiquer les différents types
d’endométriose. Il vient dans ce cas en complément
des autres examens diagnostics.
La Laparotomie
Cet acte chirurgical consiste en l’ouverture de l’abdomen.
Cette intervention intervient lorsque la coelioscopie seule, ne suffit
pas à éradiquer les lésions dont
l’implantation et la localisation sont trop profondes ou
situées sur des organes difficilement praticables.
Au cours de ces interventions, il peut y avoir plusieurs interventions
possibles selon les types d’endométriose soit
l’exérèse des lésions uniquement soit
l’ablation d’un ou de plusieurs organes touchés par
les lésions endométriosiques.
Ces actes chirurgicaux interviennent, selon les différents types d’endométriose:
Pour l’endométriose vésicale:
La cystectomie partielle est le traitement de référence
par voie de coelioscopie. Cette intervention consiste à enlever
la partie de la vessie atteinte par les lésions.
Pour l’endométriose des ligaments utéro-sacrés: L’enlèvement des lésions (exérèse) par coelioscopie
Pour l’endométriose de la cloison recto-vaginale:
Il est nécessaire d’associer une ablation des
lésions sous péritonéales avec
l’exérèse de la paroi vaginale par voie de
coelioscopie.
Pour l’endométriose digestive:
Le traitement est plus par la laparotomie. Lorsque la lésion est
profondément implantée dans l’intestin, on pratique
une colostomie ou iléostomie (voir la rubrique stomies du site).
Selon les lésions, il peut être pratiqué durant les
coelioscopies ou laparotomies les techniques d’ablation suivante:
Adhésiolyse: C’est un geste chirurgical long et difficile qui consiste à éradiquer les adhérences.
Il existe deux types d’adhérences:
Les adhérences vélamenteuses, lâches qui seront
facilement sectionnées aux ciseaux coelioscopiques ou au laser
CO2 après coagulation préventive.
Les adhérences serrées dont la libération des
organes touchés est beaucoup plus difficile et
hémorragique.
Kystectomie intrapéritonéale (kip):
C’est l’exérèse (enlèvement) de la
totalité des kystes. Cette pratique permet ensuite de pratiquer
un diagnostic histologique.
Parfois les lésions ne peuvent être
éradiquées qu’avec le concours d’une ablation
de la totalité ou d’une partie de l’organe
touché par celles-ci:
Ovariectomie : C’est l’exérèse d’un ou des deux ovaires.
Annexectomie: C’est l’exérèse d’une ou des deux trompes et d’un ou des deux ovaires.
Hystérectomie: C’est l’ablation de l’utérus. Elle peut être totale ou partielle.
La cystectomie:
Elle peut être partielle ou totale, c’est l’ablation
d’une partie ou de la totalité de la vessie.
L’iléostomie ou la colostomie:
C’est l’ablation de la zone de l’intestin
touché par les lésions. Soit l’iléon
(intestin grêle) soit le colon.
Ces trois dernières interventions: La cystectomie,
l’iléostomie et la colostomie entraînent
l’utilisation de poche. (Pour plus amples explications voir
rubrique stomies de ce site).
2°) Médicales :
Le traitement médical consiste par des analogues du Gn-RH
(hormones sécrétées par l’hypothalamus)
à bloquer son action sur les hormones de reproduction:
oestrogènes et progestérones.
Cette action permet de provoquer une ménopause artificielle
puisque le cycle menstruel est bloqué momentanément par
ce traitement pharmaceutique qui agit directement sur la région
du cerveau, l’hypothalamus.
Le mode d’administration de ce traitement est par voie
d’injection (piqûres mensuelles ou trimestrielles). La
durée du traitement est de 6 mois.
Comme l’organisme est « au repos »
qu’il ne libère plus les oestrogènes
nécessaires au développement des cellules de
l’endomètre, ce traitement permet une réduction des
lésions d’endométrioses et parfois même mais
de façon momentanée la croissance de nouveau foyer.
Il existe aussi les traitements avec une action plus
modérée tels que les oestroprogestatifs de longue
durée ou les progestatifs contraceptifs (exemple:
Luthényl)
Les résultats de ces traitements sont les mêmes:
ménopause artificielle qui met au repos les cellules
endométriales et les assèchent petit à petit.
Mais ces traitements ne permettent pas d’éradiquer
complètement les endométrioses, il ne fait
qu’endormir le mal sans le guérir.
Par contre, les douleurs sont améliorées voire supprimées à 90%.
Mais ces traitements ne permettent aucune histologie des lésions
en cause et dans le cas d’endométriose très
profondes ne sont pas suffisants.
La plus part du temps les médecins préfèrent
intervenir sur le plan chirurgical sur les lésions avant de les
assécher avec les médicaments.
De plus, ces médicaments ont des effets secondaires à prendre en compte tels que:
Prise de poids, sensation de gonflement, sensibilité mammaire,
altération de l’humeur voire état dépressif,
bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, maux de
tête, modification de la libido.
Ces médicaments ne sont pas contraceptifs pour certains et il
faut utiliser des moyens de contraceptions supplémentaires tel
que préservatif ou diaphragme pour ne pas risquer de tomber
enceinte durant ces traitements qui ne sont pas compatibles avec une
grossesse.
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